
DECOUVREZ
Le milieu Arctique, sa faune et ses enjeux
La faune marine de l'Arctique
Autour du cercle polaire arctique, le froid n’empêche pas la vie animale. Le phytoplancton et le zooplancton, présents en abondance, sont à la base des chaînes trophiques : les planctons nourrissent les baleines à fanons et poissons, qui à leur tour sont chassés par d’autres espèces telles que les phoques, orques ou ours blancs. Les glaces de la banquise elles-mêmes abritent des chaînes alimentaires complètes à base de micro-organismes. La biodiversité arctique est encore faiblement connue et explorée par la communauté scientifique : l’enjeu de connaissance est bien présent, à fortiori dans le contexte actuel de changement climatique. En effet, cette région est l’une des plus touchées au monde : d'après le GIEC, la banquise de l'Arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste du globe. Vous trouverez sur cette page quelques exemples d'animaux qui peuplent les eaux Arctiques.
Les espèces de poissons des eaux arctiques voient leur nombre augmenter au fil des années : il aurait doublé en 30 ans ! Cette apparente bonne nouvelle résulte en fait de l’arrivée de nouvelles espèces jusque-là inféodées aux milieux plus chauds, au détriment d’espèces typiques des milieux arctiques comme le Cabillaud polaire (Arctogadus glacialis) ou bien la Morue polaire (Boreogadus saida). On trouve également dans ces eaux des poissons cartilagineux, tels que la Raie boréale (Amblyraja hyperborea) ou l’énigmatique Requin du Groenland (Somniosus microcephalus), plus gros poisson de l’océan arctique. C’est également le vertébré ayant la plus grande espérance de vie connue (300 à 500 ans), et qui a fait l’objet de l’expédition Ananta II.
Les pinnipèdes, c'est-à-dire les phoques, otaries ou morses, souffrent de la réduction de leur habitat causée par la fonte de la banquise. Les côtes de l’arctique abritent diverses espèces telles que le Phoque barbu (Erignathus barbatus), le lion de mer de Steller (Eumetopias jubatus), ou encore l’impressionnant Morse (Odobenus rosmarus).
De nombreux cétacés peuplent les eaux arctiques : la Baleine franche (Eubalaena glacialis), la Baleine du Groenland (Balaena mysticetus), la Baleine de Minke (Balaenoptera acutorostrata) ou encore le Béluga blanc (Delphinapterus leucas) et le Narval (Monodon monoceros). Un siècle après l’apogée de la chasse baleinière, les cétacés continuent de subir les impacts cumulés des activités humaines : le réchauffement climatique perturbe la répartition géographique du zooplancton, le trafic maritime engendre des collisions et interfère avec l’ouïe des cétacés, les pollutions chimiques et contaminations plastiques perturbent également les organismes et les chaînes alimentaires.
Les glaces de l'Arctique
La banquise se forme lorsqu'à la fin de l'été, la surface de l'océan se refroidit. Une fois une première couche de glace formée, la banquise s'épaissit lentement pendant l'hiver par sa face inférieure, et peut atteindre jusqu'à 2 mètres d'épaisseur. Il s'agit donc d'eau salée, bien que sa salinité varie et décroît avec l'âge de la glace. A l'été suivant, une partie de la banquise fondra, mais la partie restante pourra demeurer plusieurs années et s'épaissir encore. On distingue ainsi la banquise saisonnière de la banquise pérenne.
A l'inverse, les icebergs sont constitués d'eau douce, et proviennent de glaciers terrestres et non de l'océan. Au fil des précipitations hivernales, la neige s'accumule et se tasse jusqu'à former de la glace. Ces glaciers se comportent comme un fluide très lent : sous leur propre poids, ils se déplacent lentement en creusant des vallées. Lorsqu'un glacier arrive en bord de mer, la glace va d'abord flotter, puis se briser : des blocs se détachent et dérivent sur l'océan, formant les icebergs.
Le changement climatique, en plus d'impacter directement la biodiversité, modifie également les processus de formation et disparition des glaces. Elles fondent de plus en plus tôt au printemps, et peinent à se reformer en hiver. On parle généralement de la fonte des glaces pour décrire l'accélération rapide de leur disparition au fil des années. En Arctique, 13% de la glace disparaît à chaque décennie.
La glace, en plus d'offrir un habitat à de nombreuses espèces vivantes, agit comme un régulateur de climat. En effet, elle possède un fort pouvoir réfléchissant (appelé l’albédo) face aux rayons du soleil : elle reflète environ 80% des rayons qu'elle reçoit vers l'atmosphère. En fondant, la glace expose l'océan, qui lui absorbe 90% des rayons du soleil et va donc se réchauffer. Il s'agit d'une boucle de rétro-action: le changement climatique provoque la fonte des glaces, qui provoque un réchauffement de l'océan, qui à son tour stimule la fonte des glaces.
Par ailleurs, dans le cas de la glace terrestre (glaciers et icebergs), leur fonte participe également à la montée du niveau des océans. Rappelons que la calotte glacière du Groenland est la 2ème plus grande masse de glace après celle de l'Antarctique.

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